Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Enfants de Gaïa, Gardiens de la Terre, Semeurs de Vie, Passeurs d'Espoirs

Blog destiné à l'information et à la formation aux principes, éthiques et techniques de la permaculture. Un jardin, un potager design et facile pour les nuls et les pros. Des histoires, de l'histoire, du politique et du sociétal, des coups de gueule et des coup d'amour, mais toujours tourné vers les beautés de la nature, de la biodiversité, de l'écologie, du vivant et de l'humain.

LES PETITES CHRONIQUES PERMA : #5 DE LA LIMITATION DES « RAVAGEURS »

Bonjour à toutes et à tous les permapotes et les jardinautes

 

Voici un petit article sur les différents moyens de lutte contre les ennemis de nos cultures. Mais, sont ils vraiment nos "ennemis" et doit on vraiment lutter contre eux tel des Don Quichotte ?

L'agriculture industrielle cherche à éliminer, éradiquer toutes formes de vie qui ne lui soit pas d'un profit, d'un bénéfice immédiat et à court terme en luttant sans répit contre la nature.

la permaculture cherche à agrader les sols et la vie en intégrant toutes les formes de vie dans son micro-écosystème qu'elle construit dans son design en travaillant avec la nature.

La création de nos micro-fermes et de nos jardins ne se fait pas en un jour.

Il faut laisser du temps au temps.

 

En tant que permaculteurs nous prenons le temps d'observer nos terrains, l'exposition au soleil, les vents, la pluie, les animaux et les plantes bio indicatrices qui se trouvent sur notre lieu de vie .

Lorsque nous « créons » notre ferme-jardin nous souhaitons atteindre rapidement l'autonomie alimentaire afin de subvenir à nos propres besoins, mais cela ne se fait pas en un battement de cils.

Ils nous faut être patient pour atteindre l'état « climax » de notre design (même si celui ci est en perpétuelle évolution ).

Nous devons nous attendre à voir tout ou partie de nos récoltes être détruites par des ravageurs des cultures.

Pour contrer cela certains choisiront d'éliminer les « ravageurs » au coup par coup, à la pince à épiler, un par un et ils devront dès lors, tel Sisyphe, recommencer du début dès qu'ils auront atteint le bout de leur première butte de culture . Travail inutile et trop fastidieux pour s'y atteler.

D'autres choisiront la solution des produits phytosanitaire issus de l'industrie chimique qui éradiqueront tout être vivant pour un temps.

Pour nous permaculteurs, nous savons que la solution chimique n'est qu'une vue à très court terme et qu'elle n'engendre que des catastrophes à moyens et longs termes tels que pollution de l'air, de l'eau et de la terre.

Je me rappelle lorsque j'étais en lycée agricole dans les années 80 cette histoire que l'on nous avait apprise et qui concernait des maraîchers dans le sud de la France. Ceux ci cultivaient des melons sous serre qui étaient attaqués par des acariens. Quelques traitements acaricides permettaient de régler leurs problèmes. Sauf que, au bout de quelques années, ils n'arrivaient plus à éliminer les acariens. Pire, plus ils traitaient, plus les acariens étaient présents. Après étude, il s'est avéré que, non seulement les dits acariens étaient devenus résistant au produit, mais qu'en plus, ils avaient tellement bien « intégrés » cet acaricide qu'il leur était devenu indispensable dans leur cycle de reproduction. C'est ce que Monsieur DARWIN nomme l'évolution des espèces.

Alors amis permaculteurs, prenons donc le temps de l'observation et posons nous les bonnes questions. Quelles plantes poussent sur mon terrain ? Sont elles attaquées par des « parasites » ? et si oui lesquels ? Comment puis je utiliser à mon profit, à mon bénéfice, les plantes qui résistent à tel ou tel insecte, à telle ou telle maladie ?

Parce que oui, les plantes peuvent nous aider ! Il y a une nombreuse littérature et de nombreux sites internet consacrés au sujet.

Si certaines plantes peuvent nous soigner, nous guérir de nos maux (ce sont les plantes médicinales), d'autres, ou parfois les mêmes, peuvent également nous aider dans nos cultures vivrières.

Voici une petite liste, non exhaustive, des principales plantes que nous pourrons utiliser :

Ortie, Fougères (aigle et mâle), Prêle, Consoude, Tanaisie, Rhubarbe, Ail, Oignon, Rue, Sureau, Tomate, Pissenlit, Bouleau, Valériane, Absinthe, Camomille, Pyrèthre, Noyer, Choux, Souci, Genet, Lavande, Sauge officinale, Bardane,Chardon, Lierre, Menthe poivrée, Saponaire,…..........

 

Nous pouvons avec elles fabriquer des purins, des décoctions, des infusions.

 

COMMENT PROCEDER ?

 

A.  Fabrication de purins

 

1. pour la récolte prévoir des gants, un sécateur ou une faucille et un contenant

2. compter 1 kg de feuilles fraîches sans fleurs ni graines pour 10 litres d'eau de pluie ou de source. Utiliser un récipient en plastique (pas de fer qui oxyderait l'extrait)

3. mettre les feuilles entière

4. mettre les feuilles à macérer pendant 5 à 20 jours à 15° minimum, remuer au moins une fois par jour jusqu'à ce que les plantes restent au fond. A ce stade du processus , une pellicule blanchâtre ou des bulles apparaissent à la surface.

5. Filtrer

6. Conserver dans des bidons ou des fûts en plastiques opaques et fermant hermétiquement, dans un lieu tempéré, hors gel et aéré

 

N'oubliez pas d'étiqueter vos bidons

Les purins pourront se conserver pendant 1 an et plus selon les conditions de conservation.

 

B.  Fabrication de décoctions

 

1.après récolte, faire sécher les plantes et broyer

2.mettre à tremper 25 grammes de plantes pour 1 litre d'eau pendant 24 heures

3.porter à ébullition pendant 15 minutes (petites bulles) puis laisser refroidir

4.filtrer

5.conserver dans des bidons ou des bouteilles opaques fermant hermétiquement.

 

Les décoctions se conserveront au maximum 3 jours, il conviendra donc de les faire en fonction de ses besoins.

 

C.  Fabrication d'infusions

 

Pour la fabrication des infusions, il suffira de suivre les indications des décoctions, Simplement, il faudra mettre un couvercle sur la casserole après avoir éteint le feu et ce jusqu'au refroidissement du liquide. Conservation 3 jours maximum.

 

COMMENT LES UTILISER  ET DANS QUELS CAS ?

Tous les purins s'utilisent soit en arrosage au pied des plantes pour les fortifier, soit en pulvérisation pour des traitements préventifs ou curatifs. Dans tous les cas ils s'utilisent en général à la dose de 5% (5cl par litre d'eau).

Certaines de ces préparations auront des actions contre les champignons (cryptogamiques), d'autres contre les insectes (insecticides ou insectifuges), contre les acariens (acaricides), contre les nématodes (nématicides), contre les rongeurs, contre certains mammifères, contre les gastéropodes ou bien encore contre les taupes. Certaines les tueront et d'autres les éloigneront de part leurs odeurs. Dans tous les cas, je vous laisse sciemment chercher et vous renseigner par vous même sur la façon dont elles agissent.

 

ORTIE (Urtica dioica) ; purin contre le mildiou, la rouille, les acariens et les pucerons. Efficace comme engrais

 

FOUGERES  (Pteridium aquilinium et Dryopteris filix-mas) ; purin contre pucerons, escargots et limaces

 

 

CONSOUDE (Symphitum officinalis) : purin, favorise la croissance et la floraison des plantes

 

 

PRELE (Equisitum species): purin contre toutes les maladies cryptogamiques en préventif notamment la cloque du pêcher

 

 

TANAISIE (Tanacetum vulgaris)  : décoction contre les insectes dont les papillons de type piéride du chou.

RHUBARBE (Rheum X): infusion contre la teigne du poireau et les pucerons

AIL et OIGNONS (Alium sativa, Alium cepa): infusion contre les maladies cryptogamiques, éloigne lapins, mulots et chevreuils ainsi que les taupes.

RUE (Ruta graveolens): purin contre les pucerons

SUREAU (Sambucus nigra): purin contre les insectes dont la piéride du chou et pour éviter que les rongeurs n'attaquent les racines des plantes et des arbres

TOMATE (Solanum lycopersicum): purin contre les insectes dont la teigne et la piéride

PISSENLIT (Taraxacum sp): purin stimule la croissance et améliore la qualité des légumes

BOULEAU (Betula verrucosa): purin prévient la tavelure sur les arbres fruitiers

VALERIANE (Valeriane sp): purin tonique pour les végétaux et favorise la floraison (ne pas utiliser sur les légumes feuilles)

ABSINTHE (Artemisia absinthium): décoction contre les pucerons

CAMOMILLE (Anthemis nobilis): infusion contre les pucerons et pour renforcer la résistance des plantes

FEUILLES DE NOYER (Juglans nigra): purin contre les pucerons et les chenilles

FEUILLES DE CHOUX (Brassica sp): purin favorise la croissance des plantes grâce à ses nombreux oligo-éléments

SOUCI (Calendula officinalis): purin fortifie les sols usés et fortifie les légumes

GENET (Cytisus scoparius): purin contre la piéride du chou

LAVANDE (Lavendula sp): purin contre les fourmis et les pucerons

PYRETHRE (Tanacetum coccineum); purin insecticide (à utiliser le soir, la matière active étant détruite au soleil)

A savoir que certaines de ces préparations s'utilisent en préventif d'autres en curatif et que la grande majorité d'entre elles sont à refaire après une pluie (il peut être bon d'utiliser un "mouillant" comme le savon noir liquide mais à petite dose).

 

PRECAUTIONS D'USAGE ?

Les principes de précautions généraux sont à prendre lors de l'utilisation des différents purins surtout dans le cas de la rhubarbe, celle ci contient de l'acide oxalique qui est une substance toxique, il faudra donc prévoir des gants, des lunettes et des vêtement bien couvrant avant de les utiliser.

Vous pouvez mélanger entre eux différents purins pour différents usages tels que les 4 mousquetaires des jardiniers bio et des néo-paysans que sont l'ortie, la fougère, la prêle et la consoude.

 

OU LES TROUVER ?

 

Toutes ces plantes poussent naturellement dans la nature autour de nous il nous suffira d'aller herboriser et de récolter des boutures, des graines ou des plants directement sur les bords des chemins, des routes, dans les bois ou dans les champs, d'autres, comme la rhubarbe, seront à acheter dans le commerce, ou mieux, à échanger avec des voisins

Nous pouvons les intégrer dans nos fermes-jardins en les installant à différents endroits stratégiques (une bordure de thym autour de nos cultures fera une barrière très efficace contre les limaces) il ne nous restera plus qu'à les laisser pousser librement.

 

Pour conclure je finirai en partie comme j'ai commencé :

 

L'agriculture industrielle cherche à éliminer, éradiquer toute formes de vie qui ne lui soit pas d'un profit, d'un bénéfice immédiat et à court terme en luttant sans répit contre la nature.

la permaculture cherche à agrader les sols et la vie en intégrant toutes les formes de vie dans le micro-écosystème qu'elle construit dans son design en travaillant avec la nature.

A terme ce sera la rotation des cultures, les associations végétales ( poireaux + carottes + fraisiers repoussant chacun les « ennemis » de l'autre) qui protègeront le mieux nos différentes cultures.

Il vas sans dire que la plantation d'un maximum de biodiversité en terme d'essences végétales qu'elles soient légumières, fruitières, sylvicoles, ornementales, sauvages, cultivées, florales, médicinales, aromatiques, vivaces, annuelles, … en y intégrant des nichoirs et des perchoirs pour les oiseaux, des points d'eaux pour les batraciens, des tas de bois mort pour différents animaux et des tas de pierres pour les reptiles fera venir une grande diversité de populations animales importantes sur nos terrains (par exemple des hérissons mangeant les limaces) et sera la meilleure des protections que l'on pourra assurer à nos cultures au prix d'un moindre effort, la nature travaillant pour nous.

Plus notre système est complexe et complet (sans être compliqué) plus nous approcherons de l'équilibre écologique et plus les interactions inter espèces joueront en notre faveur, pour arriver à un équilibre acceptable et viable pour tous. Chaque être vivant à le droit de vivre et de se nourrir, une gestion holistique, intégrée telle qu'elle est pratiquée en permaculture le permet en laissant une place pour tous y compris aux limaces, pucerons et autres soit disant nuisibles. Tout est dans l'équilibre entre les êtres et seul le déséquilibre (comme la monoculture intensive ou le mono élevage ) crée des problèmes.

Prenons un exemple tout simple :

j'introduis un chat (ou un renard) dans mon système,

chat qui va chasser et manger les mulots et campagnols qui sont dans mon champ,

mulots qui par leurs actions détruisent une partie des nids de bourdons qui vivent dans mon champ,

bourdons qui butinent et pollinisent le trèfle et la luzerne qui poussent dans mon champ,

trèfle et luzerne qui fixent l'azote de l'air dans les nodosités de leurs racines,

racines qui améliorent la texture de la terre de mon champ tout en l'enrichissant pour ma future culture de légumes feuilles.

Donc, mon chat aide à la pollinisation de mes engrais verts et agrade mon sol

La solution est dans la polyculture et la biodiversité.

 

 

Permaculteurs du monde entier unissez vous !

Il n'y a pas de fatalité.

Rome ne s'est pas détruite en un jour.

C'est nous, par nos comportements, par nos exemples, qui pourrons faire changer les choses.

Un autre monde est possible.

Ecrivains de notre destinée, soyons le chaînon marquant de la transition.


 

Marc et Naomi pour Les Enfants de Gaïa

 

N'oubliez pas de vous abonner à la news letter, c'est gratuit et vous recevrez directement dans votre boite mail nos nouvelles publications. A bientôt.

 

Si vous en voulez plus sur la permaculture vous pouvez suivre ce lien :

►Reçois dès maintenant ❗ Ton cadeau de bienvenu c'est gratuit. 30mns 😀 de formations pour démarrer ton potager en permaculture.⛏ c'est ici ☛ http://loessencepermaculture.fr/4og8

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article